La facilitation graphique est un domaine qui a connu un essor dans les dernières années, et son succès a déclenché une pléthore d’articles sur le net. Tout le monde en a plus ou moins entendu parler. Cependant la littérature spécialisée et qualitative autour de ce sujet est asses rare à trouver et parfois publiée par un confrère facilitateur graphique qui donne une vision incomplète ou partielle de la discipline.
Graphic recording (sous-titre “live illustration for Meetings, conferences and Workshops”) est une anthologie qui essaie de combler ce vide et il s’agit sans aucun doute l’ouvrage le plus complet qui a été publié jusqu’à présent sur le sujet de la facilitation graphique. Il date de 2016 et il a été publié par l’éditeur allemand Gestalten en anglais.
Le livre est structuré de manière excellente et peut se diviser en 2 parties. Les 3 premiers chapitres donnent des informations exhaustives sur la discipline, et le chapitre 4 (qui compose en proportions les ¾ du livre), dédié à des exemples de fresques dans une multitude de styles différents.
- Le chapitre 1 est une introduction qui définit de manière précise la facilitation graphique, tout en expliquant le contexte historique originaire, pour ensuite passer sur les avantages réels de notre pratique (vision d’ensemble, mémorisation, intelligence collective),
- Le chapitre 2 est probablement le vrai noyau de ce livre, car il contient des informations qu’il est pratiquement impossible de trouver sur internet. Ces pages en fait s’adressent directement aux professionnels (experts ou apprentis) pour dispenser une série hyper riche de conseils sur la méthode, le matériel et ses spécificités, ou encore comment se préparer avant le jour J.
Il traite également certaines techniques avancées pour réussir sa mise en page, maîtriser la couleur et surtout la gérer les imprévus du live (gestion du temps et de l’espace blanc). Bref, tout ce que j’aurai aimé qu’on m’explique avant de commencer.
- Le chapitre 3 est un peu une annexe du 2 et se concentre sur comment concrètement devenir facilitateurs graphiques une fois qu’on maîtrise la technique, ou comment proposer la facilitation graphique dans son entreprise.
Le reste du livre (chapitre 4) contient des dizaines d'exemples de portfolios en double page, avec des explications détaillées sur la manière de travailler de chacun. Ce qui en ressort est une multitude de styles qui montrent comment il n’y a pas une meilleure manière que les autres de faire de la facilitation graphique, et qu’on peut arriver au même résultat en passant par des chemins (graphiques) très différents.
Pour conclure, Graphic recording est un ouvrage complet et riche en conseils pour s’améliorer dans la pratique de la facilitation graphique, et qui mérite sa place dans la bibliothèque de tout spécialiste du secteur. Je tiens à préciser que je ne suis pas sponsorisé par Gestalten, et que ma critique du livre se veut simplement au service de mes confrères ou bien d’étudiants dans notre discipline.
Et vous, quels sont les ouvrages qui vous ont influencé dans votre pratique ? N’hésitez pas à l’écrire dans les commentaires.